AMERICAN DREAM – ANDY WARHOL
22/11/2013 – 15/02/2018
THE AMERICAN DREAM – ANDY WARHOL
» Le Rêve Américain, c’est l’idée que quiconque puisse accéder, avec ses propres capacités, au succès et avoir une vie heureuse ; le nouveau continent s’est ainsi manifesté aux yeux des Européens comme l’idéal de grandes espérances collectives et d’aspirations personnelles… »
Le Rêve Américain, c’est l’idée que quiconque puisse accéder, avec ses propres capacités, au succès et avoir une vie heureuse ; le nouveau continent s’est ainsi manifesté aux yeux des Européens comme l’idéal de grandes espérances collectives et d’aspirations personnelles.
Fils d’immigrés ruthènes de la partie extrême- orientale de l’Empire Austro-Hongrois (aujourd’hui la Slovaquie), Andrew Warhola Jr., mieux connu sous le nom d’Andy Warhol (Pittsburgh 1928 – New York 1987), représente de la manière la plus exhaustive, non seulement l’accomplissement de l’American Dream, qui dans les années 60 a conquis l’Amérique underground mixte et multiraciale, mais encore plus le changement progressif de sa valeur dans la restructuration socio-économique des années 80.
En maintenant intact le pouvoir imaginatif, Warhol transporte ce rêve dans son voyage fatal de la créativité downtown du Village et du Lower East Side au beau monde de l’Upper East Side et de Park Avenue, où le triomphe du capitalisme « utiliser et jeter » se prépare à sacrifier toute nécessité idéologique au pouvoir de vente du produit, que ce soit des idées ou des automobiles, des chaussures ou de la musique rock. »
Sous la direction d’Achille Bonito Oliva et organisée par EF Arte ANDY WARHOL, cette exposition raconte les destins du rêve Américain des années 70 – marquées par le succès de Fame, où David Bowie et John Lennon chantaient l’âme en plastique de la célébrité – jusqu’à la revanche conservatrice des années 80, lorsque le produit devient mythe et la logique du marché imprègne chaque aspect de la vie politique, sociale et culturelle. Cette histoire est racontée à travers une sélection d’œuvres, provenant pour la plupart de collections privées, jouant intentionnellement sur la répétition obsessive des sujets, pratiquée par Warhol comme moyen d’expression, et sur une reproductibilité potentiellement infinie de l’image telle qu’elle se met en compétition avec la force persuasive de la publicité et l’invasion de la communication mass media.
Seront ici présentées des œuvres uniques, des multiples en « édition limitée » ou à grand tirage mais aussi des portraits sur commande d’entrepreneurs connus ou bien représentant des personnages connus de la Factory, comme Christa Päffgen alias Nico (l’actrice, auteur-compositeur-interprète et modèle allemande qui, avec Warhol, partage glamour, inquiétudes et expérimentations artistiques), ou celui de Joseph Beuys (avec qui Warhol a maintes fois exposé à Naples en 1980-8 2) célébré comme superstar dans le monde de l’Art et de la Communication. En contraposition, on trouve le cycle Shoes Diamond Dust (1980), où la poudre de verre donne un aspect précieux aux objets les plus communs. Les sujets les plus connus, les objets de consommation et les icones pop de l’artiste sous forme de rares estampes d’auteur, la série Ladies and Gentlemen, réalisée en 1975 qui prend comme modèle le drag queen du club newyorkais The Gilden Grape qui devint ensuite le sujet de la part de Pier Paolo Pasolini d’un essai écrit à l’occasion de l’exposition personnelle de Warhol à Ferrara ; ou la série dédiée à l’écrivain danois Hans Christian Andersen en 1987. Plusieurs collaborations que Warhol a eues avec des maisons de disques, des chanteurs ou des groupes musicaux : de Thelonious Monk à Aretha Franklyn, des Velvet Underground aux Rolling Stones, collaborations qui ont vu l’artiste endosser la casquette de producteur et, plus souvent, signer déjà en 1949 des couvertures de disques qui, par la suite, entrèrent dans l’histoire
de la culture alternative. De caractère didactique cinq t-shirts reproduisent des œuvres de l’artiste, pour construire autour de l’idée de reproduction de l’art et d’« art appliqué » des laboratoires didactiques pour enfants et adolescents.
Cette manifestation, offre surtout une rare occasion de voir en avant-première une vidéo inédite (super 8, couleur, 110 min. environ), tournée en mai 1982 par Andy Warhol et Peter Wise pendant un voyage de New York à Cape Cod, dans le Massachussetts, qui réunit des œuvres uniques, multiples en édition limitée et à grand tirage, pour explorer l’hérédité et l’actualité de celui qui a été le gourou du pop art made in USA et le prophète des 15 minutes de renommée pour tous, donnant aux démocraties capitalistes modernes l’égalité homologuée d’une célébrité éphémère – celle mise à disposition par l’industrie télévisée – et à l’anthropologie contemporaine un nouveau mythe « utiliser et jeter » – celui de l’homme sans qualité avec son ontologie illimitée du possible.
D’après l’article d’Achille Bonito Oliva.